Nous partageons tous l’inquiétude planétaire due à la diffusion du virus Corona qui met la moitié de la population de la planète en quarantaine, et qui aura des conséquences dramatiques dans certains pays.
Toutefois, cette situation exceptionnelle ne doit pas nous empêcher de continuer à regarder vers l’avenir, et en particulier dans le domaine du secteur énergétique, fondamental pour nos sociétés et nos économies.
L’association de citoyens belge « 100 TWh » ( https://www.100twh.be/ ), qui prône le maintien de l’énergie nucléaire dans notre bouquet énergétique, appuie l’interpellation sur l’avenir des centrales nucléaires belges en 2020, que le CEO d’Engie-Électrabel Philippe Van Troeye et le président Johnny Thijs ont récemment adressée à la Première ministre Sophie Wilmès (MR).
Nous estimons que, dans la situation actuelle, notre pays ne peut pas se permettre de supprimer cette capacité essentielle de production d’électricité, comme le souhaite un groupe minoritaire d’opposants à l’énergie nucléaire.
Comment le gouvernement pourrait-il faire pratiquement?
Nous souhaiterions bien sûr faire abroger la loi du 31-déc-2003, qui interdit l’exploitation de centrales nucléaires de plus de 40 ans en 2025, ce qui signifie l’arrêt de toutes nos centrales à cette date. Dans le contexte économique actuel, ce serait absurde alors que celles-ci sont toujours en bon état de fonctionner de façon sûre et qu’elles sont capables de nous fournir une énergie électrique abondante 365/365 24/24, bon marché et sans émission de CO2. Et ce d’autant plus que d’autres pays, comme les Pays-Bas, ont décidé d’exploiter leur parc nucléaire pendant 60 ans, voire jusque 80 ans aux USA, toujours sous le contrôle des autorités de sûreté bien entendu.
Si nous comprenons que le gouvernement actuel n’a pas de majorité pour abroger la loi de 2003, il peut par contre la faire appliquer… pour éviter l’arrêt de nos centrales nucléaires.
En effet, l’article 9 de la loi prévoit que “en cas de menace pour la sécurité de l’approvisionnement en électricité”, le gouvernement peut “prendre les mesures nécessaires (…) en cas de force majeure”.
Or nous sommes dans une telle situation !
En effet, nos centrales nucléaires produisent plus de 50 % de notre électricité, et leur fermeture menacera de façon certaine notre approvisionnement énergétique, car il n’existe pas d’alternative pour les remplacer. Nous rappelons à ce propos que le Bureau Fédéral du Plan prévoit que notre pays aura dans un avenir proche besoin de 100 TWh d’électricité par an.
Le projet du gouvernement précédent était de subventionner de nouvelles centrales électriques au gaz. Mais outre que leur mise en service doublerait nos émissions de CO2 liées à la production d’électricité et contreviendrait ainsi aux Accords que la Belgique a signés à Paris pour sauver le climat, notre gouvernement ferait certainement un meilleur usage de cet argent pour sauver notre économie…
Nous estimons aussi qu’au sortir de la crise Covid-19, ce ne sera pas le moment d’imposer aux entreprises et aux familles un supplément de coût pour son électricité. Sans parler des risques très sérieux de blackout qui pénaliseront l’ensemble du pays, et des services indispensables à la population.
En conclusion, nous demandons au gouvernement de renoncer à l’arrêt de nos centrales nucléaires et de donner aux exploitants l’autorisation de les préparer dès aujourd’hui à prolonger leur service, comme le demandent Philippe Van Troeye et Johnny Thijs.