The safety of our Belgian nuclear power stations is very good

Following the Fukushima accident, tests carried out on the Belgian reactors showed that they could not be affected by such an accident.

Il est utile tout d’abord de revoir ce qui s’est passé lors des catastrophes nucléaires. En fait, il n’y a eu qu’une seule catastrophe nucléaire, à Tchernobyl en 1986.

Comment est-ce arrivé ? Lors du démarrage de ce réacteur, alors que tous les tests n’avaient pas été effectués, l’ordre vint de Moscou de démarrer aussitôt. Six mois plus tard, des opérateurs de la centrale décidèrent d’arrêter le réacteur pour faire les tests manquants, et cela à l’insu de la direction ! Lorsqu’une montée en puissance fut indiquée (ce type de réacteur est instable à un niveau réduit de puissance), ils crurent à une erreur de l’instrumentation, et n’insérèrent pas les barres de commande !

Cela provoqua la fusion du coeur puis un dégagement important de radioactivité car le confinement de ce réacteur est très léger. S’ensuivit même un incendie. Des gens en furent victimes, à la centrale d’abord et parmi les militaires chargés d’étouffer le site, mais aussi dans le public habitant dans une centaine de kilomètres à partir de la centrale vers le nord-ouest sous les vents dominants. Selon UNSCEAR on compterait actuellement près de 50 décès.

On le voit, les causes de la catastrophe sont à rechercher dans un défaut de ces réacteurs RBMK ainsi que dans les aberrations d’un personnel mal formé.

Dans nos pays des tests furent aussitôt lancés et montrèrent qu’il n’y avait aucun danger de ce type, nos réacteurs PWR étant très sûrs et le personnel très bien formé.

Aux Etats-Unis en 1979 une fusion partielle s’était déclarée dans un réacteur de la centrale de Three-Mile Island par suite du blocage d’une conduite d’eau de refroidissement. L’ordre d’évacuer la région fut donné aussitôt. Mais quelques jours plus tard les gens purent regagner leurs maisons, car le dégagement de radioactivité était insignifiant.

A la suite de cet accident, une amélioration fut imaginée, celle d’insérer un recombinateur de l’hydrogène se dégageant des structures internes à très haute température. Ce type de recombinateur fut alors placé dans les réacteurs PWR du monde entier, dont les nôtres.

Et qu’en est-il de Fukushima ? Un tsunami venait de ravager la ville de Sendai située au nord de la centrale, faisant près de 20 000 morts. Il submergea ensuite le réacteur n°4 de la centrale de Fukushima (qui avait été mise à l’arrêt), brisant les conduites de refroidissement et entraînant rapidement la fusion du cœur. Une certaine dose de radioactivité s’échappa du réacteur accidenté, et les abords de la centrale furent évacués. Le personnel redoubla d’effort pour refroidir le réacteur, notamment en puisant de l’eau de mer. Ils firent si bien que personne, absolument personne ne souffrit de la radioactivité. C’était un exploit !

Certains continuent à qualifier cet accident de catastrophe nucléaire, mais ce n’est pas du tout le cas.

A la suite de cet accident grave, les tests menés sur nos réacteurs démontrèrent qu’un tel accident ne pouvait les affecter. (Notons au passage que le réacteur accidenté de Fukushima est refroidi par un circuit eau-vapeur, tandis que nos réacteurs PWR sont refroidis par un circuit d’eau primaire qui transfère son énergie à un deuxième circuit vapeur entraînant les turbines. Cette vapeur n’est donc pas radioactive.)

En Allemagne des tests furent également effectués, et les réacteurs reconnus à l’abri d’un  accident semblable à celui de Fukushima. Malheureusement, la chancelière Merkel, impeccable jusque là, commit une lourde erreur : craignant que les Verts allemands, les Grünen, ne se manifestent bruyamment après l’accident, elle décida, sans attendre les résultats des tests,  que les réacteurs allemands seraient bientôt arrêtés. (C’était exactement l’opposé de sa décision de l’année précédente, lorsqu’elle avait décidé de les maintenir.) En fait, elle encourageait ainsi les Grünen, qui firent alors beaucoup de bruit. Aux élections qui suivirent, le parti de Merkel fut désavoué et perdit pied, tandis que les Grünen montèrent au gouvernement. D’où aujourd’hui cette politique complètement aberrante de l’Allemagne, qui brûle du gaz et du charbon, et produit beaucoup de CO2. Vous parlez d’une protection du climat !…

Pour bien illustrer combien le nucléaire est sûr, nous renvoyons au tableau publié par l’UNSCEAR donnant les taux de décès rapportés au térawatt-heure d’électricité, du fait des accidents et de la pollution de l’air : nucléaire, solaire et éolien sont 100 fois plus bas que le gaz, et 1000 fois plus bas que le charbon ! Voilà les sources d’énergie les plus sûres !

Signalons au passage que nos réacteurs Doel 3 et Tihange 2, arrêtés récemment, n’ont pas de fissures, contrairement à ce que disent certains. Leurs épaisses parois contiennent simplement des micro-bulles d’hydrogène, formées lors de la fabrication et qui n’ont pas bougé depuis. Notre office de la sûreté nucléaire l’AFCN a garanti qu’aucun danger n’est à craindre de ce côté et que ces réacteurs peuvent encore fonctionner 10 ans sans problème.

Par ailleurs, quel est le pays au monde qui fournit le plus d’isotopes radioactifs pour soigner et guérir les cancers ? C’est la Belgique ! Le Centre de Mol CEN-SCK crée ces isotopes (tel le cobalt 60) par irradiation dans son réacteur BR2, puis l’IRE, l’Institut des Radio-Eléments de Fleurus les conditionne et les envoie aux hôpitaux du monde entier. Soyons fiers de cette activité de chez nous !

Servais PILATE, ancien ingénieur à Belgonucléaire, et ses partenaires de l’association citoyenne 100TWh (www.100TWh.be), parmi lesquels Henri Marenne, Jacques Marlot, Robert Frédéric, Marc Deffrennes, Pierre Kunsch et Philippe Cauwe.